De verbo ad verbum

Une collection d’éditions numériques de textes historiques à l’UR Arche

Depuis des siècles, depuis au moins les Bollandistes et Mabillon, l’histoire s’écrit à partir de sources, et à partir de sources éditées, c’est-à-dire critiquées, analysées, mises à disposition du public.

Aujourd’hui, alors que tant de textes médiévaux et postérieurs attendent toujours leur éditeur, ou un bon éditeur, la technique d’édition a changé grâce au numérique, et la mise à disposition du public est devenue la « Science Ouverte ».

C’est dans cet esprit que l’UR Arche, qui depuis sa fondation fait du travail sur les sources une de ses caractéristiques, entend créer une collection d’éditions numériques de « textes historiques » (au sens de textes écrits aux périodes médiévale, moderne et contemporaine, quel que soit le genre (historiographique, religieux, littéraire…) auquel ils appartiennent.

Les collections d’édition numérique des textes historiques ne sont pas encore très nombreuses, ce qui justifie la création d’une nouvelle collection ; cette création va dans le sens du développement des « humanités numériques » à l’Université de Strasbourg en général, et en particulier dans les projets de l’UR Arche.

La collection de verbo ad verbum correspondra aux meilleures exigences de l’édition numérique de nos jours – et veillera à suivre l’évolution de ces exigences par la suite.

Concrètement, les textes seront édités en XML selon les recommandations de la TEI, en s'inscrivant dans le processus éditorial mis au point par l'IR Métopes (Caen). Ceci permettra une exploitation numérique avancée des documents tout en autorisant une double diffusion, électronique et papier, sans trahir les exigences initiales.

Du point de vue scientifique, la collection de verbo ad verbum accueillera des éditions critiques, ce qui implique : recherche et collation (si besoin) de l’ensemble des états de la tradition manuscrite et/ou imprimée ; établissement justifiée d’un texte « sûr » ; critique d’authenticité, de datation, d’auteur ; analyse des sources, des intentions de l’auteur, du public… ; identification et indexation des noms de personnes et de lieux.

Le coût de fonctionnement de la collection prévu devrait être relativement faible, les documents et le site de consultation devant être hébergés par Huma-Num dans le cadre de leurs services gratuits, tandis que l’entretien, le développement et la mise à jour seront assurés en interne (Guillaume Porte).

Le public visé est un public de spécialistes, en particulier pour les textes en langues anciennes ; les textes en langues vivantes, même sous une forme ancienne (français ou allemand médiévaux, par exemple) pourront être lus plus largement.

Cependant, les auteurs des éditions de textes seront incités, là où c’est nécessaire, à accompagner leur édition par une traduction. Celle-ci sera alors publiée dans une sous-série de la collection de verbo ad verbum consacrée aux traductions. Les auteurs seront cependant autorisés à publier aussi leur traduction dans une revue ou une collection davantage appropriée à l’objet du texte.

Il n’est en revanche pas prévu de publication systématique par l’UR Arche de versions imprimées des éditions de textes. Ces publications imprimées, s’agissant d’éditions de textes, restent indispensables. Mais elles seront souvent mieux valorisées dans des collections ou revues existantes.

 

Programme de départ

- Chronique de l’abbaye de Mortemer (Olivia Burgard)

- Stadtbuch d’Ammerschwihr (Olivier Richard)

- Livre de bannissement (Achtbuch) de la ville de Strasbourg (Elise Eberlin)

- Petit cartulaire de la grange de Canteraine (Benoît Tock)