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Transmettre le souvenir. Quels monuments pour quelle mémoire ?
vendredi 9 avril 2021 par visioconférence.
Journée d’étude organisée par Denise Borlée, Hervé Doucet et Audrey Kichelewski, en partenariat avec les musées de Strasbourg.
Si l’année 2020 a été jalonnée d’évènements questionnant les monuments de mémoire, le mouvement Black Lives Matter né aux États-Unis a suscité internationalement un regain d’intérêt populaire pour ces questions. Statues de grands hommes et monuments commémoratifs élevés dans l’espace public – tout comme le nom de certaines rues – ont été récemment réinterrogés afin de savoir si le souvenir qu’ils étaient chargés de transmettre demeurait en phase avec les différents récits nationaux actuels et n’entraient pas en contradiction avec les valeurs généralement promues aujourd’hui. Depuis la fin du mois de mai 2020, aux États-Unis, en Europe, comme ailleurs dans le monde, de nombreux monuments – particulièrement ceux élevés à la mémoire de personnes liées à l’histoire de l’esclavage et du colonialisme – ont été remis en question, voire, pour certains, vandalisés ou mis à bas. Parmi d’autres, peuvent être citées la statue du Général Lee à Richmond, la statue d’Edward Colston à Bristol, celle de Cecil Rhodes à Oxford (Oriel College), les statues du Roi Léopold II en Belgique, celle de Colbert, auteur du code noir, devant l’Assemblée nationale à Paris. Les monuments liés à des personnalités ayant joué un rôle dans l’esclavage et la colonisation ne sont pas les seuls à poser problème : en Irlande des appels ont été lancés en 2020 afin que soit retirée la statue de Cromwell élevée devant le Parlement de Londres.
L’objectif de la journée est de mettre en évidence des mémoires contradictoires qui entrent en conflit dans la célébration de personnalités par essence équivoques. Ici, pourra être évoqué le rôle de l’historien – et l’importance de la recherche – qui permet de mettre au jour la complexité d’évènements ou de personnalités dont la célébration avait véhiculé une image simplifiée, caricaturale ou partielle. La question de la réception de l’oeuvre mérite également d’être traitée. Ainsi, incomprise par une partie du public, l’oeuvre d’Hervé Di Rosa célébrant l’abolition de l’esclavage en France en 1794 (1991) a suscité une pétition demandant son retrait des murs de l’Assemblée nationale. La forme du monument, son esthétique, revêt donc une importance primordiale pour permettre au message que l’oeuvre est censée véhiculer d’être compris par le public.
Sans se concentrer sur une mémoire spécifique et sans tenter de retracer l’historique des destructions de monuments mémoriels, la journée d’étude a pour objectif de comprendre les enjeux des monuments de mémoire et de leur vandalisation, de leur déboulonnage, voire de leur destruction, en replaçant le sujet dans une perspective historique. Traitant d’une question d’actualité, cette journée d’étude entend s’adresser à un public large.
Colloques
Carnets de notes, carnets de références, musées de papier. Regards croisés sur la culture visuelle des artistes et le processus de création du Moyen Âge à nos jours
24-25 mars 2022, Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg.
Colloque organisé par Denise Borlée et Hervé Doucet, en collaboration avec la Bibliothèque nationale et universitaire e Strasbourg.
Présentation
La question du bagage culturel des artistes – par-delà leur formation académique et quelle que soit leur période d’activité – a déjà été abordée aussi bien par des publications que lors de colloques. Si les carnets de voyage des artistes témoignent d’une pratique essentielle à leur formation, ils révèlent également la volonté de conserver le souvenir d’œuvres qui sont autant de références dans lesquelles l’artiste est susceptible de venir puiser son inspiration. L’acuité de l’artiste est peut-être moins sollicitée que dans la conception d’un carnet de voyage lorsqu’il entreprend la réalisation de véritables carnets de modèles, portfolio ou cahiers de références dans lesquels sont collés des documents de natures variées (dessins, gravures, coupures issues de diverses publications, photographies…). Ici, à l’évidence, la démarche de l’artiste consiste à rassembler des images qui l’ont séduit et dont il souhaite conserver la trace à des fins documentaires. À la manière des tableaux accrochés aux murs d’un musée du XIXe siècle, les différents éléments rassemblés sont collés souvent à touche-touche, parfois même dans des sens différents et sans ordre apparent. Les artistes de toutes les disciplines (architecture, peinture, sculpture, arts décoratifs) se sont adonné à cette pratique au cours du XIXe siècle, créant ainsi de véritables musées de papier.
L’objectif du colloque n’est pas de dresser un inventaire – forcément lacunaire – des carnets de références qui existent, mais bien plutôt d’analyser leur mode de conception ainsi que l’usage qui a pu en être fait par les artistes eux-mêmes. De manière sous-jacente transparaît la question des modèles et des media permettant leur circulation, leur transmission autant que de leur réception. Pour les époques les plus anciennes, pour lesquelles les archives manquent, peut-être sera-t-il possible d’envisager la reconstitution virtuelle de probables carnets de modèles – ou corpus de références – au regard de la production personnelle d’un artiste. L’analyse de ses œuvres permet-elle de savoir quel était son bagage culturel, ses références personnelles ?
Plaques photographiques, fabrication et diffusion du savoir
16-18 mars 2016, Université de Strasbourg
Le colloque a réuni les interventions de 24 orateurs aux profils variés (historiens, historiens d’art, archéologues, géographes ; universitaires, professionnels du monde des musées ; jeunes doctorants et chercheurs aguerris) venus non seulement de différentes régions françaises mais également d’Italie, de Suisse et d’Allemagne. Les interventions, réparties en cinq sections (La plaque de projection dans l’enseignement universitaire, La plaque photographique, document d’archives, Inventions pédagogiques, La plaque photographique comme outil de persuasion, Diffusion du Savoir : l’enseignement par l’image hors de l’Université) ont permis de traiter une grande variété de questions relatives à l’usage des plaques photographiques – qu’elles soient destinées à la projection ou à l’enregistrement de données scientifiques. Première grande manifestation scientifique organisée sur le sujet tant en France qu’à l’étranger, ce colloque a bien montré l’émergence et l’intérêt grandissant pour ce matériel encore souvent délaissé, voire totalement ignoré et de ce fait parfois en péril.
Un volume issu de ce colloque a été publié aux Presses universitaires de Strasbourg en 2019. Voir sur cette page, rubrique "Publications".