Programme dirigé par Jean-Pascal-Gay
L'institutionnalisation du christianisme suppose des rapports à la fois nécessaires, originaux et diversifiés à l'autorité. Le respect de l'autorité est au cœur de la construction de l'Eglise : respect de l'autorité de Dieu, de celle de ces différents représentants et interprètes sur terre, mais aussi autorité de la conscience. Si des formes de liberté y sont présentes (liberté de l'élection de l'abbé par exemple), celles-ci se construisent toujours en dialectique avec des principes d'autorité.
Les formes de la présence et du poids de l'institution ecclésiastiques ont fait et font l'objet de recherches majeures. Cependant dans le cadre d'une histoire culturelle du religieux, il paraît pertinent de réinterroger les formes et l'histoire du et des principes d'autorité en catholicisme. Plusieurs questions en particulier méritent ici d'être développées : quel rapport est installé entre pratiques formelles de l'autorité d'une part, doctrine et culture de l'autorité d'autre part ? Comme l'autorité a-t-elle circulé et s'est-elle déplacée entre les différents acteurs et porteurs de cette autorité (magistère / autorité doctorale /autorité pastorale) ? Les tensions entre les différents acteurs de la pratique autoritaire et de la prise de parole sur l'autorité ont-elles paradoxalement constitué des espaces de liberté intellectuelle ou formelle ? Comment se sont articulés pouvoir dans l'Eglise et discours de l'autorité ? Comment enfin des liens se sont-ils créés entre culture et pratique de l'autorité politique d'une part et culture et pratique de l'autorité religieuse d'autre part ?