Ce projet, soutenu par la Misha, est dirigé par Nicolas Bourguinat et Damien Coulon.
Il s'agit ici de réfléchir aux dynamiques de formation de l'identité européenne à travers la relation entre l'Europe et ses confins, c'est-à-dire ces territoires qu'elle reconnaît pour partie comme siens mais qui ne peuvent s'identifier à elle que de manière incomplète ou inaboutie. On cherche donc éclairer les racines historiques de cette hésitation entre stratégies de mise à distance et stratégies d'intégration vis-à-vis de ces territoires. L'espace inconnu ou convoité fait place au terrain connu ou au territoire par l'intermédiaire de longs processus, où contacts diplomatiques et commerciaux, voyages et missions, enquêtes ou reconnaissances savantes remplissent un rôle d'exploration ou d'épreuve, et contribuent en tout cas à la production d'un discours sur ces « confins ». Ainsi l'Europe face à la Moscovie médiévale, les monarchies ibériques face aux régions reprises aux musulmans, Venise face aux Slaves du littoral dalmate, ou encore le mirage russe" de l'Europe des Lumières, ou bien l'utopie nordique et la passion méditerranéenne de l'Europe bourgeoise et industrielle du XIXe siècle. On cherchera d'abord ici à identifier des sources originales, oubliées ou inédites correspondant à ces "discours sur les confins" : enquêtes,ambassades, voyages, reconnaissances militaires ou cartographiques, «itinéraires » destinés au tourisme.