OrViStra – L’orientalisme visuel à Strasbourg Collections, enseignement, médiations
Programme de recherche lancé grâce à un financement IdEx 2021 Attractivités
Partenariat : UMR 3400 ARCHE et UMR 7044 ArcHiMèdE
Direction scientifique : Julie Ramos (PR, Institut d’histoire de l’art, UMR 3400 ARCHE, Unistra).
Équipe : Nourane Ben Azzouna (MCF, Institut d’histoire de l’art, UMR 7044 ArcHiMèdE, Unistra), Frédéric Colin (PR, Institut d’égyptologie, UMR 7044 ArcHiMèdE, Unistra), Guillaume Porte (ingénieur d'études BAP D, UMR 3400 ARCHE, Unistra), Cassandre Hartenstein (Doctorante, Institut d’égyptologie, UMR 7044 ArcHiMèdE, Unistra), Sabine Mangold-Will (PR, Wissenschaftliche Mitarbeiterin der Otto-von-Bismarck-Stiftung), Jean-Yves Marc (PR, Institut d’archéologie classique, UMR 7044 ArcHiMèdE, Unistra), Géraldine Mastelli Weissrock (Doctorante, Institut d'histoire et d'archéologie de l'orient ancien, UMR 7044 ArcHiMèdE, Unistra), Maria Noussis, (Docteure, Université Libre de Bruxelles, Membre scientifique de l’Ecole française d’Athènes – Académie royale de Belgique), Philippe Quenet, (PR, Institut d'histoire et d'archéologie de l'orient ancien, UMR 7044 ArcHiMèdE, Unistra), Amir Theilhaber (Docteur, Universität Bielefeld), Catherine Vanderheyde (MCF HDR, Institut d’art et d’archéologie du monde byzantin, UMR 7044 ArcHiMèdE, Unistra), Laurent Vila (Responsable de la bibliothèque des arts, Unistra).
Description du programme
Au moment où est envisagée la création d’un « musée oriental » à Strasbourg, le programme OrViStra vise à inventorier, reproduire et valoriser les collections photographiques des mondes dits « orientaux » de l’université par un partenariat interdisciplinaire (archéologie et histoire de l’art) et transnational (France et Allemagne).
L’université de Strasbourg s’est tôt illustrée dans le domaine de l’orientalisme savant, d’abord dans un contexte d’émulation avec la France, revendiqué à l’époque de Johannes Dümichen, Richard August Reitzenstein, Wilhelm Spiegelberg et Julius Euting, et récemment remise en perspective, puis par les activités et travaux de nombreux spécialistes français : parmi d’autres, ceux de l’Égypte Paul Perdrizet, Pierre Montet et Jean Leclant, de la Turquie Albert Gabriel, de la Syrie et du Liban Claude Frédéric-Armand Schaeffer, Henri Seyrig, Daniel Schlumberger et Jean Lassus, de l’Arabie du Sud Jacqueline Pirenne, de l’art byzantin André Grabar et Anatole Frolow, ou encore récemment de la peinture orientaliste Christine Peltre. Ce dernier exemple permet de préciser que le qualificatif d’« orientaliste » désigne originellement le monde savant s’occupant de l’histoire, des cultures, des langues et des religions des différents espaces géographiques regroupés sous le nom d’Orient. Sa définition s’est toutefois infléchie dans les années 1980 vers un « orientalisme » participant de l’invention d’une image de l’Orient par l’Occident. L’université de Strasbourg offre à la confrontation et à la mise à l’épreuve de ces deux définitions de l’orientalisme un espace singulier. Son histoire coïncide avec l’avènement d’une Altertumswissenschaft sensible à la démonstration visuelle, qui conduit dès sa fondation à l’acquisition de photographies négatives et positives sur verre et papier destinées à la projection ou à l’impression, qui nourrirent le Lehrapparat du premier Kunstarchäologisches Institut. Nombre de ces photographies permirent la visualisation de l’avancée des connaissances, c’est-à-dire une expérience visuelle des savoirs, en particulier lorsqu’ils reproduisaient des artefacts. Ces corpus rassemblent toutefois aussi un nombre important de vues des sites de fouilles et de vues urbaines et paysagères, qui témoignent de regards portés sur les pratiques de l’archéologie et sur les territoires, parfois même sur leurs habitants et leurs cultures. De ce point de vue, l’orientalisme visuel strasbourgeois, entendu dans le sens élargi qu’il recouvre aujourd’hui, se situe à la croisée des savoirs sur l’Orient, de l’enseignement par le visuel, de l’histoire de l’archéologie, de l’art et de la photographie, ainsi que des relations entre Occident et Orient.
Outre de permettre une synergie entre des historiens de l’art, des archéologues et des conservateurs des bibliothèques de l’université, OrViStra entend, pour répondre aux spécificités de la constitution des collections, favoriser un dialogue franco-allemand par la collaboration de deux chercheurs, qui œuvrent également au développement d’une approche visuelle de l’orientalisme savant en Allemagne.
Concrètement, OrViStra engage un examen renouvelé des fonds des instituts d’histoire de l’art et d’archéologie de Byzance et des fonds d’archéologie et des sciences de l’antiquité de l’université (collections de l’Institut d’archéologie classique, de l’Institut d’égyptologie et du Département d’histoire et d’archéologie de l’Orient ancien). L’inventaire des fonds s’effectue via une base de données Heurist, sous la supervision de Guillaume Porte, qui permet des recherches croisées sur des fonds que l’histoire de l’université a séparés.
Les résultats d’OrViStra sont valorisés par des manifestations scientifiques : une journée d’études L’orientalisme savant et l’image photographique à Strasbourg (12 septembre 2025, organisé par Julie Ramos en partenariat avec la BNU) ; une exposition En-quête d’Orient. Parcours d’archéologues dans l’entre-deux-guerres (11 septembre-27 octobre 2025, MISHA, Salle Europe, commissariat : Maria Noussis et Géraldine Mastelli Weissrock, en collaboration avec les étudiant·e·s d’un projet tutoré du Master d’histoire de l’art, sous la supervision de Julie Ramos).