La marche à pied, apparition d'un loisir dans l'Allemagne du Deuxième Empire (1871-1914)
Co-direction
Catherine Maurer (Strasbourg)
Johann Chapoutot (Paris 4)
Résumé de la thèse
La marche est le premier moyen de transport de l’humanité ; il s’agit même du critère permettant aux biologistes de décider de l’appartenance d’un squelette de primate à notre famille. Mais l’idée que marcher peut constituer un but en soi est encore incongrue au milieu du XIXème siècle. Cependant, entre 1871 et 1914 apparaît en Allemagne une nouvelle façon de marcher, à l’opposé de cette vision négative. La marche devient une activité en elle-même, et c’est bien l’invention de cette pratique sociale qui nous occupera lors de cette thèse.
La marche en tant qu’objet d’étude de l’historien n’est pas un sujet classique ou un champ de recherche structuré et unifié. De nombreux travaux et sources traitent de différents aspects de ce sujet, mais sans considérer l’objet dans son ensemble. L’originalité de l’approche que je me propose d’adopter réside en cela : saisir une pratique a priori évidente et connue de tous et déconstruire cette première évidence en la révélant comme une construction sociale, historiquement située. Pour ce faire, une approche globale du sujet est nécessaire, conjuguant les regards de l’historien, du sociologue et du géographe.