Emmanuel Gerardin

emmanuel.gerardin[at]unistra.fr

emmanuelgerardin[at]orange.fr

Histoire de la justice de la première modernité

Histoire des révoltes et des violences politiques de la première modernité

Histoire des déviances et de la criminalité

Histoire politique et sociale de la première modernité

Histoire des duchés de Lorraine et de Bar, ainsi que des principautés d’Empire du Cercle du Rhin Supérieur

Orientation

La justice de la première modernité reposait autant sur la punition du crime que sur la miséricorde. Dans l’espace francophone, le pardon judiciaire avait pris depuis la fin du Moyen Age la forme des lettres de rémission. Les archives départementales de Meurthe-et-Moselle en conservent une série presque continue de près de 3000 copies consignées dans les registres des lettres patentes entre le règne de René II (1473-1508) et l’invasion des armées française en 1632 lors de la guerre de Trente ans. Réponses à des requêtes qui émanaient de toute la société, elles mobilisaient le travail des plus hautes institutions de l’Etat, de la Chancellerie au Conseil privé du prince en passant par les officiers de judicature. Par ce moyen les ducs dispensaient leur grâce : ils pardonnaient certains crimes, annulaient les procédures judiciaires en cours, assuraient la réintégration des bénéficiaires dans la société, favorisaient la réconciliation des parties et le retour à la paix civile.

L’historiographie, déjà riche d’études fondatrices, est en constant renouvellement. Elle invite à réfléchir sur le rapport que les lettres de rémission construisent entre la justice princière et la société. Ce n’est plus seulement le paradigme de la naissance de l’Etat moderne qui est interrogé mais l’ensemble des moyens mis en œuvre par la société pour tenter de juguler les conflits qui la traverse. Je me propose donc d’analyser les modalités de régulation de la violence par l’exercice du pardon judiciaire durant la période de la première modernité, principalement à partir de l’exemple lorrain, mais aussi en le comparant le cas échéant avec les Etats princiers germaniques voisins, où on lui trouve un équivalent dans l’Urfehde, parfois traduite sous la forme de « serment de non-vengeance » ou de « renonciation à la querelle ».

Chargé de cours en histoire moderne à la Faculté d'histoire, Université de Strasbourg

2016-2018 :

• Enseignements transpériodes : la guerre à l’époque moderne (L1)
• Les Pays-Bas à l’époque modern (L2)

2017-2018 :

• TD d’histoire moderne en L2

2018-2021 :

• Cours de L1, Évolution de l’humanité

Professeur à l'IUFM de la Réunion

2006 à 2011 :

• Formateur aux concours internes du CAPES et de l’agrégation

« Les voleurs : des criminels impardonnables ? Le vol dans les lettres de rémission lorraines au XVI^e siècle », dans Gibiersde potence. La société et ses indésirables (XVe-XIXe siècle), séminaire 2013-2014 de l'Axe "Autorité, Libertés, Contrainte"organisé par Antoine Follain et Georges Bischoff.

« La rémission des « Rustauds ». Restaurer l’obéissance paysanne par le pardon à l’époque de la guerre des paysans dans le duché de Lorraine et la Basse-Alsace », communication dans le cadre du colloque les petites gens de la Terre, organisé par la MRSH et le pôle rural à l’Université de Caen du 8 au 10 octobre 2014.

 « Le duel dans les lettres de rémission des ducs de Lorraine et des princes de Basse-Alsace entre la fin du XV^e et le début du XVII^e siècle », dans Désordres, débats et discordances à l’époque moderne (XV^e-XVIII^e siècles), XVe colloque « Jeunes chercheurs » du Cercle interuniversitaire d’étude sur la République des Lettres (CIERL) organisé à l’Université de Sherbrooke (Québec) les 15 et 16 mai 2015.

« La préméditation est-elle irrémissible ? Le crime prémédité dans les lettres de rémission des ducs de Lorraine (XVI^e - début XVII^e siècle) », dans La préméditation. Circonstances, fictions et discours savants, 2^e journée d’étude organisée par l’Université de Poitiers et l’Université de Limoges, le 15 octobre 2015.

« Construction d’une autorité publique étatique et régulation des formes de violence dans les Etats des ducs de Lorraine à travers les lettres de rémission (fin XV^e-début XVII^e siècle) », dans Trop c’est trop, séminaire 2016-2017 de l’Axe « Autorité, Libertés, Contrainte » de l’UMR3400ARCHE, le 18-11-2016.

« L’honneur de la Maison en question. Les différentes figures de la trahison domestique et leurs recompositions dans les lettres de rémission lorraines (1473-1624) », dans « Le gouvernement domestique en France. Entre idéal et trahison », journée d’étude organisée par le Centre de Recherche Universitaire Lorrain d’Histoire à Metz le 29 avril 2017.

 « Refouler et expier la violence révolutionnaire par la grâce. Les lettres de rémission et les Urfehden dans la répression de la guerre des Paysans en Basse Alsace et dans le duché de Lorraine (1525-1528) », dans La violence dans la révolte. Expériences politiques et pratiques culturelles, colloque organisé dans le cadre du projet ANR CURR – Cultures des Révoltes et des Révolutions, à l’École Française de Rome, 12, 13 et 14 juin 2017.

« Les lettres de rémission dans la construction d’un Etat de justice dans le Barrois et la Lorraine des duc », d     ans Juges et mauvaises gens, journée d’étude organisée par Antoine Follain dans le cadre du séminaire 2016-2017 de l’Axe « Autorité, Libertés, Contrainte » de l’UMR3400ARCHE le 26 avril 2019.

Articles

Avec Antoine Follain, « Fiction et réalités dans les lettres de rémission du duc de Lorraine au début du XVII^e siècle », dans FOLLAIN, Antoine (dir.), Brutes ou braves gens ? La violence et sa mesure, XVI^e-XVIII^e siècle, Strasbourg, PUS, 2015, p. 313-347.

« La rémission des « Rustauds ». Restaurer l’obéissance paysanne par le pardon à l’époque de la guerre des paysans dans le duché de Lorraine et la Basse-Alsace », dans Histoire et Sociétés Rurales, n°46-2e semestre 2016, p. 69-96.

« La préméditation est-elle irrémissible ? Le crime prémédité dans les lettres de rémission des ducs de Lorraine (XVI^e - début XVII^e siècle) », dans Anne-Claude Ambroise-Rendu et Frédéric Chauvaud (dir.), Machination, intrigue et résolution. Une histoire plurielle de la préméditation, Limoges, Pulim, 2017, p. 171-185.

« L’honneur de la Maison en question. Les différentes figures de la trahison domestique et leurs recompositions dans les lettres de rémission lorraines (1473-1624) », dans Jérôme Luther Viret (dir.), Le gouvernement domestique en France. Défaillances, trahisons et réconciliations (moyen âge-époque moderne), Nancy, collections du Crulh, Numéro 62., 2018, p. 219-253.

« Réflexions sur les limites du pardonnable dans les lettres de rémission des ducs de Lorraine au XVI^e siècle », Source(s). Arts, Civilisation et Histoire de l'Europe, n°11, 2017, p. 35-54.

 « Refouler et expier la violence révolutionnaire par la grâce. Les lettres de rémission et les Urfehden dans la répression de la guerre des Paysans en Basse Alsace et dans le duché de Lorraine (1525-1528) », dans        Francesco Benigno, Laurent Bourquin et Alain Hugon, Violences en révolte. Une histoire culturelle européenne (XIV^e-XVIII^e siècle), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2019, p. 233-253.

À paraitre, « Le duel dans les lettres de rémission des ducs de Lorraine et des princes de Basse-Alsace entre la fin du XV^e et le début du XVII^e siècle », dans Désordres, débats et discordances à l’époque moderne (XV^e-XVIII^e siècles), actes du XV^e colloque « Jeunes chercheurs » du Cercle interuniversitaire d’étude sur la République des Lettres (CIERL) organisé à l’Université de Sherbrooke (Québec) les 15 et 16 mai 2015.