Frontières et Itinéraires en Europe du Moyen Âge au XXe siècle. Des documents aux cartes.

Argumentaire

Des documents aux cartes.

L’attention, voire les préoccupations renouvelées par l’actualité, relatives à la notion de frontière et à sa conception plus ou moins ouverte et surtout fermée, ne peuvent manquer d’interpeler l’historien. Ce séminaire d’axe se fixe pour objet de réexaminer dans le temps long le phénomène de frontière et sa genèse, en particulier en Europe, en prêtant une attention toute particulière aux logiques de leur franchissement qui dessinent des itinéraires répondant souvent à d’autres logiques spatiales, cependant indissociables et complémentaires. Il a également pour ambition de mener une réflexion et de contribuer à définir les lignes et axes qui ont divisé, mais aussi structuré l’espace européen dans un passé plus ou moins lointain, non sans conséquences sur les réalités de l’époque contemporaine, à la lumière d’approches historiographiques et méthodologiques récentes renouvelant ces problématiques.

 

1. Perspectives de renouveau dans l’approche du concept de frontière

Ce projet de séminaire d’axe vise tout d’abord à analyser le concept de frontière.Ses principaux buts consistent à rendre compte du processus de construction de celle-ci, à retracer les logiques de mutationsdes frontièreset de leurs délimitations spatiales en Europe, du Moyen Âge au XXe siècle. Il s’agit de considérer les frontières à travers leurs aspects géopolitiques, économiques, culturels... Elles pourront en outre faire l’objet d’une approche en tant que représentations mentales de limites assignées à un territoire habité, dominé ou revendiqué. Ces phénomènes de délimitation seront examinés à l’aune des renouvellements historiographiques récents, qu’il s’agisse des histoires globale et connectée, ou encore de l’histoire sociale et culturelle[1]. Ce projet entend enfin s’inspirer du concept de spatialité qui s’attache à considérer l’espace et singulièrement les limites que les hommes lui assignent, par « des pratiques, des représentations, des lexiques, des images selon les contextes »[2]. Ce concept permet une approche globale renouvelée de la frontière par le prisme spatial.

Compte tenu de l’étendue de l’espace considéré, le projet vise plus particulièrement à étudier les frontières dans ou aux limites des mondes germaniques, ainsi que dans les zones de contacts entre chrétiens et musulmans en Europe, pour apporter un contre-champ complémentaire (en péninsule Ibérique au Moyen Âge ; puis dans les Balkans à partir du milieu du XIVes., voire à travers la Méditerranée, qui à bien des égards fait office de frontière). L’attention sera donc en particulier portée sur les frontières situées dans des zones de contact religieux et (ou) linguistique qui ont constitué d’importants enjeux politiques. Ces limites sont aussi censées démarquer des identités, perçues comme résolument différentes.

 

2. La frontière, espace de confins

En prêtant une attention particulière à la dimension des frontières en tant qu’espaces de confins, à leur caractère plus souvent zonal que linéaire, on cherchera également à mettre en évidence la mixité et la complexité des espaces limitrophes, par rapport aux espaces s’inscrivant au cœur des Etats. Si l’État moderne cherche à rendre la frontière linéaire pour rationaliser le territoire, la persistance d’enclaves et de subtilités territoriales, notamment dans l’espace germanique, maintiennent une incertitude politique, culturelle ou confessionnelle. On s’attachera en particulier à mobiliser l’ensemble des sources qui expriment et renvoient à la notion de limite et de frontière ; à appréhender spécialement le vocabulaire utilisé pour les nommer, notamment au cours de la période médiévale, puis pour les décrire et les définir au cours des périodes suivantes.

Le rôle et la place des marqueurs du pouvoir, entre fonctions de surveillance et de contrôle, dans les domaines des fortifications, de la militarisation et de l’administration notamment, jetteront les bases d’un premier type d’analyse, il est vrai déjà bien balisé[3].

Il s’agira en outre de mobiliser la documentation disponible de part et d’autre de la frontière, afin de confronter le regard et la perception le plus souvent différents qui en résultent, rejoignant ainsi la démarche d’histoire connectée qui étudie le contact entre deux communautés, des connexions aux incompréhensions[4]. La frontière médiévale ibérique fait par exemple apparaître une inégalité des approches assez criante : tandis que sa défense et son organisation ont fait l’objet de nombreux travaux reposant sur des sources chrétiennes, il est vrai assez variées, sa perception par les musulmans et les réalités de terrain aux marges d’al-Andalus restent encore assez largement à explorer, en dépit de récentes études, d’archéologie en particulier, qui méritent d’être mises en valeur et questionnées (thèse et travaux de S. Gilotte et de P. Buresi notamment[5]). Les méthodes et résultats obtenus pourront être comparés, transférés et réinvestis dans un espace moins étudié tel que les Balkans.

 

3. Porosité et logiques de franchissement

Mais l’un des objectifs de ce séminaire consiste également à dépasser la vision simplificatrice de frontières hermétiques figées dans le temps long. C’est pourquoi l’on s’attachera également à rendre compte de la logique de contact, de la porosité et du rôle d’interface qui caractérisent également les espaces frontaliers. A travers ces expressions, on s’intéressera avant tout aux circulations d’hommes et de marchandises, aux échanges et transferts culturels, aux logiques de passage et d’ouverture. Phénomène que l’historiographie de l’Europe centrale connaît assez bien[6], mais qui gagnerait à être enrichi notamment par l’apport des descriptions d’itinéraires, assez nombreux et sous-exploités pour la période médiévale[7].

Ce rapport dialectique entre les frontières et leur franchissement permettra ainsi de s’interroger sur les liens complexes entre dynamiques de circulation et efforts de constructions territoriales et identitaires, phénomènes qui s’inscrivent au cœur de l’histoire et de l’espaceeuropéen.

Une approche pluridisciplinaire du phénomène de frontière permet de mieux mettre en valeur les différentes facettes de ce rapport dialectique et de renouveler son analyse ; en particulier grâce aux travaux et outils des géographes qui favorisent l’observation à différentes échelles ; mais aussi grâce à ceux des archéologues, des linguistes, des sociologues et des anthropologues.

 

4. Des sociétés de frontière originales

Questionner les franchissements de frontière, c’est aussi, de facto, réinterroger les processus d’élaboration et de constitution des identités et des appartenances,  mais aussi de la praxis, qu’elles soient réifiées par la frontière pensée comme une rupture, ou plastiques lorsque la frontière se fait seuil. La frontière différencie donc les pratiques, les croyances et les coutumes structurantes d’un groupe social,  lequel peut pourtant être contaminé par des influences extérieures, voire des « modèles » qui suscitent le mimétisme. Franchir la frontière c’est ainsi s’inscrire dans une altérité qui stimule adhésion, rejet ou adaptation, mais qui ne peut être sans effet sur les identités allochtones. Il peut s’agir a minima de confrontations de représentations ou, de façon plus complexe, de l’élaboration de sociétés composites, voire originales dont l’observation a induit le concept d’ethnogenèse pour identifier le rôle structurant de la frontière sur les groupes sociaux[8].

 

5. Un effort de construction cartographique

Une grande partie des caractéristiques précédemment décrites ont vocation à s’inscrire dans l’espace et feront donc l’objet d’une synthèse cartographique. Cette démarche impliquera de réfléchir dans chaque cas aux possibilités de modélisation spatiale des sources mobilisées.

Il s’agira en particulier de s’interroger sur les différents moyens de rendre compte de la complexité des phénomènes et situations observés, de la difficulté à les représenter sur un même plan, alors qu’ils ne s’inscrivent pas nécessairement dans les mêmes temporalités : les différents pouvoirs tendent en effet à délimiter les frontières dans la longue durée, tandis que les dynamiques de circulation se modifient souvent de façon plus rapide. Au-delà, la carte peut également constituer un outil heuristique, aidant à la mise en relief de phénomènes inscrits dans l’espace ou permettant en particulier de mieux prendre en compte leur concurrence dans l’espace[9].

Les cartes réalisées feront l’objet d’une publication en ligne. Elles mettront en particulier en valeur l’approche dynamique de la frontière précédemment décrite, grâce aux possibilités de juxtaposition et d’animation qu’offrent les ressources informatiques, dont les critères résulteront de choix éditoriaux. On aura également recours au Système d’Information Géographique pour leur création.

 

6. Séminaires et partenariats

Les séminaires prévus dans le cadre de ce groupe de recherche pourront s’intégrer dans le cadre de séances de master, afin de mieux associer les étudiants de ce niveau à la problématique des frontières et de leur franchissement et plus généralement aux thématiques de recherche. Ce projet pourra ainsi également s’appuyer, dans sa dimension cartographique, sur des travaux d’étudiants de niveau master, dans le cadre de l’unité d’enseignement prévue pour la cartographie en semestre 3.

Les autres séances de séminaires seront plus largement ouvertes aux doctorants et aux membres de l’EA intéressés. Elles auront notamment vocation, au cours de la première année, à évaluer les perspectives de recherche, à proposer des définitions et à compléter les bases méthodologiques de l’histoire des frontières européennes, telle qu’elle vient d’être présentée.

Ces perspectives de recherche ont en outre vocation à s’articuler avec les projets d’autres unités : dans le cadre du GDR Europe médiane ; mais aussi en partenariat avec les géographes de l’Université, en particulier l’UMR LIVE (plus précisément, le groupe de recherche sur les mobilités géographiques). Des possibilités de collaboration existent également avec les enseignants-chercheurs de l’UMR Archimède, en particulier ceux du groupe TEO (Territoires et Empires d’Orient) avec lesquels des contacts ont également été noués pour envisager l’évolution dans le temps long de certains phénomènes : voierie, itinéraires par-delà les frontières en particulier ; évolution des frontières linguistiques…

Au-delà de Strasbourg, des coopérations pourront notamment être établies avec le CRESAT autour de l’Atlas historique de l’Alsace (http://www.atlas.historique.alsace.uha.fr/), ainsi que dans le cadre du groupement européen de coopération territoriale EUCOR.

Au-delà de l’Alsace, des collaborations mériteraient enfin d’être établies d’une part avec le programme d’histoire spatiale et transnationale des arts, Artlas (cf. http://www.artlas.ens.fr/) ; d’autre part avec le programme d’atlas géohistorique numérique du Lahra, ouvert à d’autres projets d’atlas historiques (cf. http://geo-larhra.ish-lyon.cnrs.fr/?q=atlas-historiques-des-territoires-politiques).


Programme 2022-2023

Mercredi 21 septembre 2022 | 17h-19h | Palais Universitaire, salle Tauler

Ignacio García de Paso, Institute of Historical Research (IHR) de l’University of London

L'année des tempêtes: Une relecture globale du 1848 espagnol

séance en hybride sur BBB : https://bbb.unistra.fr/b/dup-abv-u8s-3pr

 

Mercredi 19 octobre | 17h-19h | Palais Universitaire, salle 102

Darina Martykánová, Universidad Autónoma de Madrid

Faire une histoire transnationale des savants au XIXe siècle : défis et opportunités

 

Mardi 15 novembre | 17h-19h | MISHA, salle Asie

Antonis Nassis, doctorant EHESS

Migrations et frontières en transformation en Méditerranée. Le cas crétois au tournant du XXe siècle.

 

Mercredi 30 novembre | 17h-19h | Palais Universitaire, salle 102

Delphine Diaz, Université de Reims Champagne Ardenne - Institut Universitaire de France

Engagement et circulations d'insurgés étrangers à Paris en 1848

 

Vendredi 13 janvier | 14-16h | Palais Universitaire, salle102

Natividad Planas, Université Clermont Auvergne

Sociétés méditerranéennes en contact (Maghreb-Espagne, XVIe-XVIIIe siècle)

Séance mutualisée exceptionnellement avec les cours d’agrégation en histoire moderne (Communautés et mobilités en Méditerranée de la fin du XVe au milieu du XVIIIe siècle).

 

Mercredi 8 février | 15-17h | Palais Universitaire, salle 115

Nicolas Tatessian,ARCHE

Dilatation territoriale, islamisation culturelle : les ajustements identitaires des communautés arméniennes du Proche-Orient aux XIIIe-XIVe s.

 

Mercredi 15 mars | 15-17h | Palais Universitaire, salle 115

Dominique Valérian, Université Paris I

Frontières maritimes et « eaux territoriales » en Méditerranée à la fin du Moyen Âge

 

Anaïs Nagel, Université de Strasbourg

Frontières et information politique dans la presse du Rhin supérieur à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle

Cette séance est reportée à la rentrée de septembre 2023

 

Jeudi 26 mai | 14h-16h | Misha salle Afrique

Philippe Denis, Université du Kwazulu-Natal, Pietermaritzburg (Afrique du Sud)

Colour bar et apartheid en Afrique du Sud : des frontières imposées pour inscrire la ségrégation raciale dans le paysage 

Programme 2021-2022

6 octobre 2021 | 17h-19h | Palais U - salle 119

Sylvie Aprile (professeure d’histoire contemporaine, Université Paris-Nanterre)

Femmes exilées en Europe au XIXe siècle

 

10 novembre 2021 | 15h-17h | Palais U - salle 133

Indravati Félicité (maître de conférences en histoire moderne, Université Paris-VII Diderot)

Les frontières extérieures du Saint-Empire, entre principe d’indétermination et tentatives d’adaptation au Ius Europaeum (fin XVIe-XVIIIe s.)

 

24 novembre 2021 | 17h-19h | Palais U - salle 119

Christophe Granger (maître de conférences en histoire contemporaine, Université Paris-Saclay)

présentation de son ouvrage Joseph Kabris ou les possibilités d’une vie, 1780-1822, Paris, Anamosa, 2020, Prix Femina Essai 2020.

 

27 janvier 2022  | 10h-12h  | visioconférence, Palais universitaire

Anne Brogini, Professeur d'histoire moderne (Université de Nice)

Franchir la frontière : les corsaires en Méditerranée occidentale à l'époque moderne.

en visioconférence sur BBB : https://bbb.unistra.fr/b/has-ytl-6m3-rea

 

4 février 2022 | 15h30-17h |Palais U - salle 37

Damien Coulon (maître de conférences en histoire du Moyen Âge, Université de Strasbourg)

Négociations et accords diplomatiques et commerciaux entre souverains aragonais et mamlûks au tournant des années 1290.

Cette séance est exceptionnellement mutualisée avec le séminaire interdisciplinaire du Master d'Etudes Médiévales Interdisciplinaires.
Dans ce cadre, de 14h à 15h30 (même date, même lieu), Eric Vallet (UR GEO, Université de Strasbourg) présentera une conférence intitulée :
Traduire la guerre ou traduire la paix ? Enquêtes sur un dictionnaire arabe-turc-persan-mongol-arménien-grec-guèze compilé en Arabie au XIVe siècle

 

10 février 2022 | 17h-19h | Le Cardo, amphi G

Birte Wassenberg (professeur en sciences politiques, Université de Strasbourg)
Ph. Hamman (professeur de sociologie, Université de Strasbourg)

présenation de leur ouvrage Mémoire d'Europe. Mémoire de paix. Témoignages de la région frontalière, d’Alsace: une méthodologie croisée d'histoire contemporaine et de sociologie

accès à la visio sur demande : derugy[at]unistra.fr

 

16 mars 2022 | 15h-17h | lieu à venir

Daniel Baloup (professeur d'histoire du Moyen Âge, Université Jean-Jaurès - Toulouse)

Collecte, partage et traitement de l'information en contexte de conflits frontaliers (Castille, XVe siècle).

 

Programme 2020-2021

11 février | 15-17h | salle Ourisson (Institut Lebel) + visioconférence

Marie de Rugy (IEP - UMR3400)
Entre textes et cartes : frontières et itinéraires en Indochine française et Birmanie britannique au XIXe siècle

Compte tenu de la situation sanitaire, la salle Ourisson est limitée à 24 personnes.

Merci de contacter les organisateurs : damien.coulon[at]unistra.fr et eric.hassler[at]unistra.fr

 

18 mars | 15-17h | visioconférence

Ingrid Houssaye-Michienzi (CNRS)

Commercer au-delà des frontières religieuses dans la Méditerranée du XVe siècle : chrétiens, juifs et convertis dans l'île de Majorque

 

 

Programme 2019-2020

16 octobre | 16h-18h | salle 125 (Palais Universitaire)

Benjamin Furst (Université de Haute-Alsace, laboratoire de cartographie CRESAT)
Cartographier les frontières et les phénomènes transfrontaliers : retour sur l'expérience d'un atelier de cartographie historique.

 

6 novembre 2019 | 17h-19h | salle 116 (Palais Universitaire)

Mathieu Mensch (Université de Strasbourg)
«Le tapis international » : la frontière repensée pour l’échange de Marie Caroline de Bourbon-Sicile, 30 mai 1816.

 

30 janvier 2020 | 15h-17h | salle Amériques (MISHA)

Esther Travé (Université de Barcelone)
Micro-histoires archéologiques dans les espaces frontaliers : exemples pour une analyse intégrée des sources écrites et matérielles médiévales.

 

13 février 2020 | 15h-17h | salle 47 (Palais Universitaire)

Béatrice von Hirschhausen (Centre Marc-Bloch, Berlin)
Frontières fantômes et expérience de l'histoire. Enquêtes en Europe médiane.

 

12 mars 2020 | 15h-17h | salle Amériques (MISHA)

Catherine Roth (Université de Haute-Alsace)
Frontières cryptopoliques : le club de montagne de minorité en Europe médiane (Siebenbürgischer Karpatenverein, 1880-1945 et 1996- ).

 

19 mars 2020 | 14h-16h | salle 117

Séance reportée au 29 mai

Anne Brogini (Université de Nice)
Franchir la frontière : les corsaires en Méditerranée occidentale à l'époque moderne.

 

2 avril 2020 | 15h-17h | salle 47

Ingrid Houssaye (CNRS)
La proximité des affaires : commercer au-delà des frontières religieuses dans la Méditerranée du XVe siècle.

Programme 2018-2019

Sauf indication contraire, les séances ont lieu le mercredi au premier semestre et le jeudi au second semestre de 16 à 18h dans les deux cas, en s. 127.

26 septembre 16-18h

Alexandra Monot, Univ. de Strasbourg UMR 3400 ARCHE
« Frontières et itinéraires. Enjeux et concepts en géographie »

 

17 octobre 16-18h

Léonard Dauphant, Univ. Lorraine
« Vivre sur la frontière du royaume de France et de l'Empire à la fin du Moyen Âge »

 

14 novembre 14-16h (salle 47)

Benoît Vaillot, doctorant, Univ. de Strasbourg, Institut universitaire européen de Florence
« La frontière franco-allemande (1871-1914). Territoires, souverainetés et identités »
(Séance commune au séminaire de master Mondes Germaniques)
 

12 décembre 16-18h

Benjamin Furst, Univ. de Haute Alsace
« Frontières, limites en environnement en Alsace aux XVIIe et XVIIIe siècles »

 

17 janvier 2019 14-17h

Hugo Vermeren, Ecole Française de Rome (Asileurope XIXe siècle)
« Un demi-siècle d'expulsion : mise en place et perfectionnement des procédures de reconduite à la frontière dans le Bas-Rhin (1820-1870) »
(Séance du colloque l’Alsace et le tournant de 1918, org. S. Plyer)
Archives départementales du Bas-Rhin, 6, rue Philippe Dollinger, 67100 Strasbourg

 

13 février 15-17h (salle 115)

Alessio Sopracasa, Univ. Paris IV
« Alexandrie: une frontière aux multiples visages (XVe-début XVIe s.) »

 

21 mars 16-18h

Özkan Bardakcı, doctorant, Univ. de Lorraine
« Des frontières à étendre, à négocier aux frontières symboliques : esprit de croisade et de jihad dans les guerres austro-osmanlı (1593-1664) »

 

3 mai 10-12h (nouveau Patio, amphi Beretz)

séance avec les collègues anglicistes de l’Univ. de Strasbourg, EA 2325 SEARCH : Frontières et contacts entre chrétiens et musulmans dans les voyages et récits de voyage d’auteurs anglophones. Invités : Christine Gadrat-Ouerfelli, LA3M Aix-Marseille et John Tolan, Univ. de Nantes.

 

16 mai 16-18h

Renaud Meltz, Univ. de Haute Alsace
séance avec l’Atelier de cartographie du CRESAT

Programme 2017-2018

mercredi 7 février 2018, 15-17h, salle 112

Sophie Gilotte, CNRS CIHAM Lyon
« Albalat (Estrémadure), site de passage et verrou : le paradigme d’un site de frontière (mil. XIIe siècle) »
(séance co-organisée avec le master Histoire et Civilisation de l’Europe)

 

mercredi 14 mars, 15-17h, salle 112

Maria Dolores López Pérez, Universitat de Barcelona
« Frontière et itinéraires maritimes à travers les relations de la compagnie catalane Torralba avec le Maghreb (XVe siècle) »

 

jeudi 29 mars, 16h-18h, salle 44

Christophe Duhamelle EHESS
« Frontières et calendriers dans le Saint-Empire au XVIIe siècle »

 

jeudi 5 avril, 16h-18h, salle 44

Benjamin Landais, Université d’Avignon
« Linéarisation de la frontière et contrôle des mobilités aux confins austro-ottomans au XVIIIe siècle »

 

jeudi 24 mai, 16h-18h, salle 102

Alexandre Dupont, membre associé UMR 3400
« Frontières, politique et circulations au XIXe siècle: une proposition théorique et une étude pratique autour de la frontière franco-espagnole »


[1] Pour une synthèse historiographique et épistémologique, voir : Michel Bertrand et Natividad Planas « introduction », dans Id., (dir.), Les sociétés de frontière de la Méditerranée à l’Atlantique (XVIe-XVIIIe siècle), Madrid, Casa de Velazquez, 2011, p. 1-20.

[2]

Voir le projet « Locus » du Laboratoire de Médiévistique occidentale de Paris : lamop.univ-paris1.fr/spatialites/. La spatialité désigne en géographie l’ensemble des relations matérielles et immatérielles qu’un individu et/ou une société entretiennent avec un espace donné, en l’occurrence un espace frontalier ou un espace de mobilité. On se référera plutôt à ce concept, qu’à celui de Spatial Turn, selon lequel « l’espace ne serait plus une réalité neutre dans laquelle interviennent les processus sociaux et les produits intellectuels, mais une construction sociale dont les déterminants spécifiques sont à analyser dans chaque configuration » ; Gautier Dalché, Patrick dir.,

La Terre. Connaissance, représentations, mesure au Moyen Âge, Turnhout, 2013, p.11. Comme le relèvent en effet le même auteur, « il est à craindre que l’on n’ait retrouvé là que des banalités sociologiques » ; ibid.

[3]Voir en particulier les nombreuses études relatives à l’espace ibérique médiéval où la notion de frontière s’affirme précocement, comme en témoignent par exemple, pour se limiter aux seules études en langue française, les travaux suivants : Poisson J.M. dir., Castrum 4, Frontière et peuplement dans le monde méditerranéen au Moyen Âge, Rome, Madrid, 1992 ; de Ayala Martinez C. et Buresi P. dir., Identidad y representacion de la frontera en la España medieval, siglos XI-XIV, Madrid, 2001 ; P. Buresi, La frontière entre chrétienté et Islam dans la péninsule Ibérique : du Tage à la Sierra Morena, fin XIe-milieu XIIIe siècle, Paris, 2004…

[4] Voir en particulier Gruzinski S., Quelle heure est-il là-bas ? Amérique et Islam à l’orée des temps modernes, Paris, 2008.

[5]Gilotte S., Aux marges d’al-Andalus. Peuplement et habitat en Estrémadure centre-orientale (VIII-XIIIe siècles), 2 vol., Helsinki, 2010 ; P. Buresi, « La frontière : laboratoire des mythes dans la péninsule Ibérique (Xe - XVe siècle) ? », Cahiers de la Méditerranée, 86, 2013, p. 237-256.

[6]Depuisl’articlefondamental de Hans Medick, « Grenzziehungen und die Herstellung des politisch-sozialenRaumes. Zur Begriffsgeschichte und politischen Sozialgeschichte der Grenzen in der Frühen Neuzeit », dans : Faber, Richard et Naumann, Barbara (dir.), Literatur der Grenze – Theorie der Grenze, Würzburg (Königshausen und Neumann) 1995, p. 211-224.

[7] Comme le constate notamment P. Gautier Dalché, la frontière « se manifeste avant tout dans des textes plus attentifs à l’espace réel de leur temps (…). Ce sont essentiellement des itinéraires où la frontière se trouve identifiée de manière plus nette, à l’aide de marques ponctuelles ». « De la liste à la carte : limite et frontière dans la géographie et la cartographie de l’Occident médiéval », Castrum 4, op. cit., p. 23.

[8] Guillaume Boccara, Guerre et ethnogenèse mapuche dans le Chili colonial. L’invention du Soi, Paris, L’Harmattan, 1998.

[9] Voir les journées d’études « Clio en carte » dans le cadre de l’Atlas Historique de l’Alsace (http://www.atlas.historique.alsace.uha.fr/journees-d-etudes-clio-en-cartes).