Autre histoire : histoires autres ? (2017-2019)

Argumentaire

Autre Histoire : histoires autres ?

La nouvelle proposition structurante maintient l’esprit du séminaire Trop C’est Trop en ne voulant pas imposer un thème aux autres mais trouver un thème qui permette au plus grand nombre de collègues d'amener ce qu'ils font déjà par ailleurs et chacun pour soi. Le séminaire TCT commencé en juin 2015 a été conçu pour permettre à qui le veut d'amener son sujet ou de suggérer un intervenant. Le projet nouveau peut dépasser les limites de l’axe Autorité, selon qui voudra y contribuer.

Ce projet porte sur l’Histoire, en EUROPE et sur les historiens et leur LIBERTE de penser et de produire – liberté qui est plutôt toute relative, tellement nos prédécesseurs et encore nous mêmes, nous avons été et nous sommes influencés et sous la CONTRAINTE de notre propre époque. Voire même sous une AUTORITE qui dans certains contextes a pu imposer quels sujets étudier, la manière de les traiter, les thèmes ou les angles sur lesquels il fallait se taire. Si aujourd’hui nous jouissons de bien davantage de libertés – ou si nous avons cette impression – il n’empêche que nous relevons toujours d’une certaine historiographie et nous sommes toujours, même inconsciemment, sous des influences entre autres nationales qui nous empêchent de voir, de ressentir, de comprendre, d’analyser et d’écrire tous exactement la même chose.
Ce projet structurant est exactement fondé sur notre dimension européenne – dont nous avons bien convenu en conseil d’équipe qu'il fallait la renforcer – et nous l’avons nommé pour le moment : « Autre Histoire : histoires autres ? ». Nous organiserons des dialogues et confrontations entre nous et d’autres, entre des chercheurs français et si possible des étrangers, ou au moins entre des français dont certains seraient des experts d’un espace étranger, sur une thématique où il serait intéressant d’exposer les manières différentes de faire de l’Histoire, soit sur un thème large, soit sur un thème précis, voire sur un évènement ou sur des méthodes. La dimension européenne sera forcément inégale parce que l’accentuation franco-allemande se dégagera d’elle-même, du fait de nos réseaux et de la proximité du Rhin, mais cela pourrait aussi bien impliquer d’autres voisins (Belges, Suisses...) et d’autres plus éloignés (Espagnols, Italiens, Anglais...) tant que l’on reste dans les « Arts, civilisation et histoire DE L'EUROPE ».
A ce jour il n’est pas envisagé de grande publication du type DHL mais des perspectives éclatées : bouquet d’articles dans une revue, sur le net, ou articles exploités isolément. Le projet permettra à chacun de travailler dans ce cadre collectif mais aussi selon ses propres intérêts. Pour prendre deux exemple, tel collègue peut parfaitement monter une séquence sur l’histoire juive qui serait sans proximité avec une séquence franco-allemande sur Charlemagne, mais les deux relèveraient de ce cadre large : « Autre Histoire : histoires autres ? » Nous pouvons aussi insérer, relier, telle autre opération envisagée par un collègue à celle-ci et donc nous retrouver avec des moments à double sceau dans la vie de l’équipe ARCHE et de l’axe Autorité.
Plus l’historiographie est pesante sur un thème et mieux ce sera. Pour donner un exemple du potentiel d’une telle approche, les spécialistes des sociétés rurales en Allemagne et en France ont constaté entre eux des différences : cette grande thématique est plutôt neutre pour les Français mais plus sensible pour les Allemands à cause d’une survalorisation de l’histoire paysanne par les nazis, ce qui avait entraîné un repli après guerre dans les années 1950 et 60, alors même que les Français labouraient avec enthousiasme l’histoire des campagnes à coups de grandes thèses d’histoire totale. Or les historiens français et allemands ne se sont toujours pas rejoints sur la manière de concevoir et faire de l’histoire rurale.
Un rythme suffisant serait d’une séquence par trimestre ou d’une par semestre avec deux à quatre intervenants (= une 1/2 journée d’étude) et la nécessité de le préparer X mois à l’avance. Le projet ne démarrera pas avant 2017 et il peut être déployé pendant plusieurs années.

Programme 2017

Mercredi 12 avril de 9h à 12h salle 127

Autre histoire – histoires autres : l’apport de l’archéologie du bâti.

L’archéologie du bâti est une discipline relativement jeune et pas encore ancrée dans le canon des disciplines des sciences historiques en France. Néanmoins elle représente, pour les historiens de l’art et de l’architecture, une des innovations les plus intéressantes des dernières décennies. Le séminaire s’est fixé comme but de présenter les méthodes de l’archéologie du bâti et de thématiser son apport à l’étude des monuments historiques comme source. Si la présence d’une table ronde consacrée à cette thématique en début d’une nouvelle série de séminaires de l’axe « autorité – contraintes » peut apparaître arbitraire, elle ne l’est pas. Un chantier est toujours soumis à des contraintes et à des autorités, et une bonne compréhension de son fonctionnement et des conditions de travail est essentielle pour appréhender l’objet dans sa dimension sociale, politique et artistique.

La séance du séminaire est animée par quatre spécialistes qui ont pu faire des expériences avec cette méthode : Jean-Jacques Schwien, MCF en archéologie médiévale à l’UniStra, Maxime Werlé, archéologue territorial à Archéologie Alsace, Membre de l’UMR 7044 ARCHIMEDE, Sabine Bengel, historienne de l’art à la Fondation de l’Oeuvre Notre-Dame, et Marc Carel Schurr, PR en histoire de l’art médiéval à l’UniStra.