L’invention du chirographe échevinal (XIIIe-XIVe siècles)

Événement passé
Axe 1 SSC Colloque
28 29 septembre 2017
Université de Namur – Salle NARC 55 rue de Bruxelles B – 5000 Namur

Dans le nord de la France ainsi que dans une large part des anciens Pays-Bas, la juridiction gracieuse des échevins a pris la forme originale de chirographes non scellés. Apparus au début du XIIIe siècle, ces actes se caractérisent par leur forme de chartes-parties dont un exemplaire était conservé par un échevin et, partant, par le recours à une devise chirographique servant de signe de validation. Ils sont rédigés en langue vernaculaire et plus particulièrement en « français picard », dans un formulaire dont la structure semble se retrouver d’échevinage en échevinage. L’adoption rapprochée dans le temps du chirographe par différentes juridictions échevinales pose la question de son invention et de sa diffusion, dans un monde où le pouvoir scabinal s’impose à la fois du point de vue documentaire et politique.

Si quelques travaux pionniers furent consacrés aux chirographes échevinaux avant la première Guerre mondiale, force est de constater que ces actes n’ont guère attiré l’attention des diplomatistes jusqu’à l’aube du XXIe siècle. Le caractère souvent très local de la documentation, la relative modestie formelle des actes, ainsi que les ravages provoqués par les deux derniers conflits mondiaux – qui ont vu brûler les gigantesques collections de chirographes d’Ypres et de Tournai – expliquent très certainement cette longue parenthèse. Un regain d’intérêt est toutefois constaté depuis environ deux décennies, dans le sillage du nouveau courant de recherches, complexe, autour de l’étude des scripturalités médiévales et d’un engouement renouvelé pour le patrimoine écrit. Les chirographes échevinaux sont donc (re)devenus un objet d’étude. Au-delà de l’accumulation de travaux sur les cas locaux dans le cadre de monographies, il convient désormais d’essayer d’envisager ce type de documents globalement, comme un phénomène scripturaire traversé par des lignes de force à l’échelle d’une vaste région comprise entre Seine et Rhin, dont les contours précis restent à définir.

Tel est l’objectif de ces deux journées d’études co-organisées par le centre de recherches « Pratiques médiévales de l’écrit » (PraME) de l’Université de Namur, l’équipe « Cultures graphiques » de l’Université catholique de Louvain et l’EA 3400 « ARCHE » de l’Université de Strasbourg, en collaboration avec le PAI 7/26 « City and Society in the Low Countries (1200-1850) ».

 

Jeudi 28 septembre

09h30 : Accueil

10h00 : Paul Bertrand (Université catholique de Louvain), Thomas Brunner (Université de Strasbourg), Jean-François Nieus (FNRS-Université de Namur) – Introduction

10h15 : Jean-Charles Bédague (Archives de France, Paris) – Chirographes des échevins, chirographes des chanoines. Thème et variations de la pratique chirographaire à Saint-Omer, du début du XIIIe au début du XIVe siècle

11h00 : Pause-café

11h15 : Jean-François Nieus (FNRS-Université de Namur) – Autour d’un naufrage : la diplomatique des opérations bancaires à Arras, fin XIIe-milieu XIIIe siècle
12h00 : Lunch

14h00 : Daniel Power (Swansea University) – Les origines et l’essor des « concordes finales » en Angleterre (XIIe-XIIIe siècles)

14h45 : Judith Olszowy-Schlanger (École pratique des hautes études, Paris) – Les chirographes hébreux en Angleterre médiévale : deux traditions diplomatiques en contact

15h30 : Pause-café

15h45 : Table ronde – Nouveaux projets de recherche autour des chirographes urbains

17h30 : Fin de la première journée

 

Vendredi 29 septembre

9h00 : Martin-Dietrich Glessgen, Dumitru Kihaï (Université de Zurich) – La question de la variance linguistique dans les chirographes en langue vernaculaire

09h45 : Sébastien Hamel (CNRS-Institut de recherche et d’histoire des textes, Paris) – Saint-Quentin et ses chirographes : naissance et diffusion d’un modèle

10h30 : Pause-café

10h45 : Thomas Brunner (Université de Strasbourg) – Les chirographes des petites juridictions du Douaisis au XIIIe siècle

11h30 : Bernard Delmaire (Université de Lille 3) – Le chirographe de village en Flandre wallonne
12h15 : Lunch

14h00 : Marc Boone, Tineke Van Gassen (Université de Gand) – L’utilisation du chirographe à Gand au bas Moyen Âge : langue, milieu social, fonctions et formes

14h45 : Paul Bertrand (Université catholique de Louvain) – Les chirographes liégeois : autour d’un type documentaire hybride

15h30 : Pause-café

15h45 : Laurent Morelle (École pratique des hautes études, Paris) – Conclusions

16h15 : Fin de la seconde journée

 

Informations pratiques :

Université de Namur
28 et 29 septembre 2017

Adresse
Université de Namur – Salle NARC
55 rue de Bruxelles
B – 5000 Namur

Contact
Jean-François Nieus
jean-francois.nieus@unamur.be
++32 081724194

Comité organisateur :

Paul Bertrand (Louvain-la-Neuve), Thomas Brunner (Strasbourg), Jean-François Nieus (Namur), Mathilde Rivière (Louvain-la-Neuve)